lundi 3 avril 2017

L'ambivalence des sentiments... à moins que ce ne soit le sentiment d'ambivalence...

De retour sur le blog... et encore une fois je me promets que je vais m'y tenir parce que j'aime écrire, j'aime partager et surtout j'ai besoin de me rassurer, d'évacuer. Je n'ai jamais été très adepte des journaux intimes, et pourtant je perçois bien ici, le pouvoir guérisseur de l'écriture.


On le sait, l'envers d'Instagram n'est pas celui que l'on voudrait faire paraître. Lorsque je déroule mon compte, comme beaucoup d'autre, je vois les jolis moments, ceux que j'ai envie de partager. Derrière ces belles photos, (attention hein,soyons bien clair, je parle des photos des autres comptes, je n'arrive pas, malgré toute la bonne volonté que j'y mets, à faire des photos sereines, douces et apaisées) j'imagine une réalité identique.


Et pourtant... chez moi, ce n'est pas le cas... ( je précise parce que Maman A, elle, gère comme une chef... rarement un mot plus haut que l'autre, tellement de bienveillance et de sérénité... Ca met la barre tres haute!)


Derrière mes photos, il y a souvent eu une journee pas jolie jolie, j'ai juste capté une bulle de bonheur et l'ai partagée. Beaucoup trop de cris, de pleurs, d'invectives, peu de négociation, donc beaucoup de conflits... et la culpabilité, viscérale, de ne pas arriver à leur apporter ce dont elles ont besoin. Souvent, le soir, je suis rongée par cette p****n de culpabilité... J'ai tellement peur qu'elles se disent aujourd'hui et plus tard, que je ne suis pas une bonne Maman, en tout cas pas celle qu'elles auraient voulu avoir. Heureusement pour elles, elles ont la chance d'avoir une deuxième Maman, un modèle plus adapté et plus fiable. 


Pour remédier à Ca, depuis quelque temps, chaque matin, je me dis "aujourd'hui pas de cris, tu prends sur toi et tu travailles ta patience" parce que oui, c'est le cœur du problème, je n'ai aucune patience. Autant te dire que je n'ai pas réussi un seul jour, voir meme, une seule matinée. 


Je manque clairement de bienveillance et sûrement meme de tendresse pour passer outre les provocations de ces petits monstres, et pourtant je les aime plus que tout. Je n'ai pas été livrée avec les options patience et bienveillance, alors je compose... Je suis une mère nourricière, je réponds aux besoins élémentaires, je m'assure qu'elles aient tout le confort matériel dont elles ont besoin, mais je ne suis pas certaine de leur apporter le confort affectif... je réponds au moindre pleur, comme un animal, je cherche à comprendre ce qui ne va pas, pour répondre aux cris et quand je ne trouve pas, la pression monte! Évidement, ma première réponse, meme auprès de Juliette qui a 4 ans Est la bouffe! Un bibi, ca apaise. Si Ca ne fonctionne pas Ca doit être un bobo, sûrement les dents Ou le ventre... et les fesses donc la couche, mais apres une séance de pleurs, un bibi Ca ne fait pas de mal non plus...! 


Beau-papa et Belle-Maman me font souvent remarquer que mes filles sont faciles et que nous avons de la chance, que je ne peux pas leur en demander tant (et je n'ai pourtant pas l'impression de me plaindre... c'est quelque chose qui est important pour moi, je ne veux pas que les filles m'entendent me plaindre d'elles, JAMAIS!) Durant les vacances, alors que j'étais en ébullition parce qu'une fois de plus, j'avais l'impression de ne pas arriver à les gérer (p****n de pression!), Beau-Papa, m'a fait par deux fois, la remarque que j'étais trop brusque avec elles. Je me suis retenue de pleurer, mais tu sais, un de ces gros chagrins d'enfants, ceux qui sont inconsolables... Je n'arrive même pas à faire illusion une semaine... 


Hier soir, j'ai lu un billet sur un blog qui traitait de la bipolarité et de la maternité. Autant te dire que j'ai eu l'impression de me reconnaître... puis j'ai lu un témoignage sur la magniaco-depression et la maternité, la aussi j'ai eu l'impression de me reconnaître. En vrai, ce qui me dérange, c'est le fait que je ne me maîtrise pas. Je me mets une pression telle à chaque moment, qu'en fin de journée, la cocotte explose... et je culpabilise... et je me mets une pression plus forte le lendemain... c'est sans fin cette histoire! 


Bref, tu l'auras compris, je suis en plein doute, permanent... et cela depuis que je suis Maman... alors au bout de presque 5 ans, je suis fatiguée... fatiguée de moi meme et fatiguée de la pression que je mets sur mes enfants... 


Alors je vais poser Ca la, comme ca, sans queue ni tête, et je vais culpabiliser d'avoir "admis" mon impuissance, d'avoir admis que celle qui est ingérable, c'est moi! 


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lundi 27 février 2017

Portrait de famille [ Moderne ]

Après 3 semaines de silence radio, je suis sûre que vous me croyiez perdue au fin fond du gouffre du terrible two, mais non! Tel un bon film américain, je survis ;)

Je vous présente donc la jolie famille d'Elodie que j'ai rencontré sur Instagram. Notre histoire est très proche (avant l'arrivée de nos numéros 2/3/4). Et au fur et à mesure de la lecture de vos témoignages, je constate que nos parcours sont finalement bien similaires, alors que l'on se croit seul dans notre bulle quand on est plongé dedans...

Je vous laisse découvrir cette belle famille.

 



Commençons par un sujet croustillant, quel est l’histoire de votre couple?

 

Nous nous sommes rencontrées en 2010, c’est une amie commune du moment qui nous avait présentées, j’étais de passage en région Parisienne pour voir mon entourage et après l’avoir rencontrée, je suis restée un an et demi. Ensuite, nous avons décidé de repartir en Province à deux pour nous installer ensemble. Et maintenant, après trois déménagements, nous sommes rapprochées de nos familles et amis en région parisienne.

 

Et donc, cette envie d'enfant? 

 

Personnellement, j’ai toujours voulu des enfants. Mais c’est en la rencontrant et en vivant notre histoire que j’ai ressenti ce besoin de fonder une famille avec elle. Après beaucoup de discussions sur ce que l’on souhaitait vraiment (adoption, pma…), nous nous sommes mise d’accord sur le fait que je porterai pour cette première grossesse, ma compagne n’étant pas « prête » à porter ce premier enfant, cela nous convenait à toutes les deux.


C'est alors qu'arrive LA question que tout le monde se pose...: comment avez-vous fait? (Quoi? Personne ne vous l'a demandé?)

Nous avons contacté plusieurs centres en Belgique et après divers échanges, nous sommes tombées d’accord sur celui de Liège. Nous avons appelé en mai 2013 et avons pris notre premier rdv avec la gynéco pour 17 juillet 2013 (je précise la date exacte, ça a son importance pour la suite J). Ensuite, après tous les examens faits en France et à cause de problèmes personnels nous avons dû décaler deux fois notre second rdv en Belgique. Il a donc eu lieu le 31 mars 2014 et, ce jour-là, nous avons appris qu’ils avaient trouvé le donneur que nous souhaitions. Ma compagne étant métisse Africaine nous avions demandé un donneur métisse Africain et, au premier rdv, ils n’étaient pas sûrs de trouver. Ce qui ne nous inquiétait pas car, quoi qu’il arrive, cela n’était pas notre préoccupation première qui était de fonder une famille. Ensuite, nous avons fait notre première IAD le 17 juillet 2014 (et oui, un an pile après notre premier rdv) et, grâce à une bonne étoile, notre petit boubou était là 9 mois après. Nous avons eu la chance d’être super bien entourées que ce soit en France ou en Belgique, ça a été un beau parcours malgré les difficultés.


Maried or not Maried ? 

Mariées ! Depuis novembre 2014. Nous nous étions toujours dit que l’on se marierait entourées de nos enfants mais, plusieurs décès dans nos familles proches et dans un cours délais nous ont ramenés à la réalité. Nous souhaitions nous marier et partager ça avec les gens que nous aimions. En février 2014 nous avons donc tout mis en place pour se marier en novembre de la même année, et c’était vraiment magnifique (bébé a même participé en étant dans le bidon). L’idée du mariage avant la naissance de notre premier enfant s’est aussi imposée car nous souhaitions porter toutes les deux le même nom.


 

Et cerise sur le gâteau : l'adoption (officielle ou officieuse) de vos enfants/ beaux-enfants ? 

 

Nous avons pris contact avec une avocate en droit de la famille dès la naissance de notre bébé, nous avons dû faire faire quelques documents par un notaire. Cela a été un peu long et nous relancions souvent. Quelques mois ont passés et le tribunal a demandé à ce que nous établissions un dossier contenant des photos de notre vie à deux avant et après bébé, pour prouver que l’enfant avait été voulu à deux, mais aussi de courriers de nos proches attestant de notre histoire. Tout le monde a répondu présent et nous avons pu envoyer un bon dossier. Nous avons appris le 10/05/2016 que nous allions passer tous les trois au tribunal le 10/06/2016. Ce passage au tribunal a été perturbant (trop de questions sur le fait que je renonce à mes droits alors que l'on a jamais vu la situation comme ça...) mais au final, il s’est bien déroulé pour nous et notre avocate a été super. Le 13/12/2016 nous avons pu nous rendre tous les trois en mairie pour récupérer le nouvel acte de naissance et faire compléter notre livret de famille, c’était un moment rempli d’émotions.


À quoi ressemble un week-end dans votre famille ? 

 

C’est assez simple, ma compagne travaillant le samedi jusqu’en milieu d’après-midi, je profite de notre boubou le matin. Nous voyons famille et amis soit le samedi après-midi/soir soit le dimanche mais nous conservons toujours une des deux journées pour nous trois, le temps est précieux et nous adorons profiter tous les trois.


On veut tout savoir: des projets? 

 

Des projets ont en a plein la tête, il est difficile de tout organiser… Nous avons l’envie d’agrandir la famille mais nous nous posons encore beaucoup de questions car il faut beaucoup de changements de notre vie ! Nous souhaiterions passer plus de temps en famille et, si possible, faire l’école à la maison (pour plein de raisons différentes) et c’est très intéressant de commencer à parcourir les diverses histoires de familles dans cette situation.


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mardi 7 février 2017

Portrait de famille [moderne]

Je vous présente aujourd'hui Floriane et Melanie, dont j'ai découvert le compte au détour de mes pérégrinations sur IG. Je me suis rendue compte que Floriane suivait le mien... J'ai découvert leur histoire, touchante et suis entrée dans leur vie virtuelle aussi naturellement qu'elles nous laisse le faire, car Floriane est très active et généreuse sur Instagram. Floriane et Melanie sont mamans de Luna, un ange parti trop tôt, et nous leur souhaitons de tout cœur que leurs projets se réalisent!



 
Quelle est l'histoire de votre couple ? 

Nous nous sommes rencontrées pour la toute première fois en été 2012 dans la maison de retraite où toutes deux faisions des remplacements. Elle en animation. Moi dans les soins. J'avais 20 ans et elle 19 ans. On était très loin du coup de foudre. J'étais encore amoureuse de mon ex et elle hétéro. 
Mel à organisé une sortie à la ferme courant juillet avec nos résidents de la maison de retraite. Elle m'a invité à y aller avec elle. C'est à partir de ce moment qu'on a commencé à faire connaissance vraiment. Parce que finalement on passait notre temps à se croiser dans les couloirs. 
Et puis durant cet été là on est allé à la piscine, au cinéma, se promener en forêt... Mais c'était vraiment amical ! Aucune arrière pensées. 
Puis fin aout je suis reparti à Strasbourg pour mes études, a 800 kms d'elle. 
On se parlait quasiment tous les jours sur Messenger. Elle est venue passer un long week end en Alsace en novembre. Au bout de deux jours je voulais qu'elle parte. Je supportais pas l'avoir dans mon quotidien. Je l'aimais bien mais de loin. 
Puis en janvier 2013 je suis tombée en dépression, elle a été là jour et nuit. Elle m'écoutait pleurer pendant des heures. Elle est même venue me rendre visite pendant mon hospitalisation en service de psychiatrie. J'étais pas agréable avec elle mais elle était la. 
Quand on était séparée on s'écrivait 100 message par jour. On s'endormait face à la webcam. Elle me faisait réviser mes cours d'infirmière à travers la webcam. Bref on se séparait jamais. 
En avril 2013 elle est revenu en Alsace passer une semaine à la maison. On s'est beaucoup rapproché. A ce moment là je réalisais que je tombais amoureuse d'elle. Mais elle elle était a mille lieux d'avoir des sentiments amoureux pour moi. Son départ a été douloureux, et on a commencé à se dire que ce serait chouette qu'elle vienne faire ses études en Alsace. Mais c'était de l'ordre de l'imaginaire. 
Juin 2013 elle revient à nouveau passer 1 semaine en Alsace. Moi je ne rentrais que l'été et à noël dans notre région (Maine et Loire / Sarthe). Et là, dès qu'elle a franchi la porte de mon studio, on s'est allongé sur mon lit une place, on a mît un film en streaming. Le film c'était "Oscar et la dame rose". Au fur et à mesure du film on s'est rapproché puis on s'est embrassé. Je m'en souviens comme si c'était hier. 
C'était les vacances d'été, on est rentré ensemble dans nos familles, puis on s'est demandé si on continuait notre relation, si c'était sérieux ou si c'était juste de passage. Et on a décidé de s'aimer. Sa mère l'a très mal accepté. Mes parents connaissaient déjà mon homosexualité donc ils ont acceptés mon choix même s'ils espéraient qu'après ma rupture je me mette en couple avec un homme. 
21 Aout 2013 elle quitte tout : famille, travail, études... Pour partir avec moi a Strasbourg. On a vécu dans 20m2 à deux pendant 1 an. Elle a repris ses études à Strasbourg. On a failli se quitter. Puis finalement on a réalisé que c'était pas possible d'être l'une sans l'autre. Et on a loué un premier appartement plus grand, puis un second encore plus grand. On a obtenu nos diplômés en 2015. On s'est pacsée cette même année. Puis fiancée aussi en 2015 : une demande en mariage en haut de la tour Montparnasse à Paris. C'est pas le rêve ? 
Depuis le 29/06/2013 on file le parfait amour. Notre relation c'est une passion partagée pour la photographie et la vidéographie, c'est des voyages, c'est de la pâtisserie, c'est des "je t'aime" 278.312 fois par jour, c'est des disputes parfois mais vite réconciliées... Bref c'est du bonheur. 

Et donc, cette envie d'enfant ? 

Ce désir je l'ai depuis l'adolescence. Parents divorcés, rapports difficiles avec ma mère surtout à l'adolescence, je crois que c'est ce qui m'a donné ce désir très prématurément. Je voulais MA famille à moi.
Mel, de son côté, a toujours voulu des enfants mais "pas tout de suite". Quand on est sorti ensemble je lui ai dit "homo ou pas, rien ne m'empêchera d'être maman. Sache le". On a entendu d'être diplômée et d'avoir un CDI chacune pour réfléchir sérieusement au projet. Et je me souviens, juin 2015, il fait beau, les oiseaux chantent, et Mel me dit "c'est bon, je suis prête... Prête à être maman avec toi" ! Je lui ai sauté au coup, je l'ai embrassé, j'ai pleuré de joie... Bref un des plus beaux souvenirs de ma vie.

Comment avez vous fait ? 

Nos moyens financiers étant bof a l'époque puisqu'on sortait d'études. On a décidé de chercher un donneur. Chose pas simple entre nous. Beaucoup de pervers sur la toile et peu de gens honnête. Puis on a rencontré le notre, un homme adorable, dispo, arrangeant ... Bref je serai hétéro je l'épouserai ... Lol ... On voulait un homme brun, teint mat, yeux foncés ... Enfin un homme avec les mêmes caractéristiques physiques que nous deux. C'est finalement un blond aux yeux bleus. ^^ 
On procède par insemination artisanale. Et la première a eu lieu en septembre 2015 
Au sixième cycle d'essai ça a marché. J'ai appris le 23/02/2016 que j'étais enceint. Quelle joie. Mais malheureusement elle n'aura été que de courtes durées. Le 30 avril, echo du 1er trimestre. On nous annonce une clarté nucale a 7. Le 2 mai on est attendu à la maternité pour faire une échographie plus poussée et un prélèvement trophoblastique. Le compte rendu échographique est lourd : pas de cerveau, pas de rein, pas de vessie, un pneumothorax, une fente palatine, un retard de croissance mais un petit coeur qui bat fort et à rythme normal. Le 4 mai on est entendu pour nous annoncer le résultat du prélèvement de placenta : c'est une triploïdie (69 chromosomes au lieu de 46). C'est incompatible avec la vie. Et c'est une fille. Elle s'appellera Luna. On décide de mettre fin à la grossesse et à ses souffrance. 
Je rentre à la maternité le 8 mai au soirLe 9 mai à 8h on me déclenche. Après des contractions douloureuses, une péridurale difficile à poser et une hémorragie, Luna est née à 13:20. Elle mesure 7cm et pèse 80g. Notre minuscule tout petit bébé est magnifique. 

Maried or not maried ?? 

Futures mariées pour le 20/05/2017. Mariage qu'on organise depuis 2015. Mariage champetre à la campagne avec des fleurs, du rose pâle, de la toile de jute, de la dentelle, des rondins de bois brut, 120 personnes, un photobooth, un candy bar, un service à table... Bref, un mariage simple à notre image ! 

Des projets ? 

Bien sûr. On désir toujours ce bébé. Donc on a repris les essais bébés avec le même donneur tout de suite après mon retour de couche. Depuis janvier 2017 nous avons une aide médicale. Nous avons un dossier à la clinique eugin à Barcelone au cas où ça marche pas avec les traitements et notre donneur en France. 
Projet également de quitter l'Alsace et de retrouver s'installer dans le Maine et Loire près de nos familles. 
Projet de racheter la ferme de mes grands parents. 

Notre famille aujourd'hui ? 

Nous deux, notre petite étoile Luna, notre chat Flocon et notre lapin Avoine. Le chat et le lapin font leur nuit et sont propres mais ils nous font autant de bêtises que des enfants :) ... On apprend ^^ 



 


Vous pouvez suivre leurs aventures sur son compte Instagram @enattentedunbebepoussin
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dimanche 29 janvier 2017

Portraits de famille [moderne] : Coucouohdaddy



J'ai découvert Mickaël et sa jolie famille sur mon compte Instagram, nous nous suivons depuis un moment, et j'avoue avoir trouvé sa démarche vers la parentalité courageuse. Rien n'est simple mais on se rend compte que pour pouvoir serrer nos petits bouts dans nos bras, on est capable de déplacer des montagnes! 




Commençons par un sujet croustillant: quelle est l’histoire du couple?


Salut à vous et votre petite famille. Nous sommes Mickaël & Massimo alias Daddy (moi) et Babbo (lui). Nous nous connaissons depuis 2003. En 2004, nous nous sommes revus et plus vraiment lâchés. Il y a eu des hauts et des bas, puis des hauts et des bas, mais malgré tout on a partagé un milliard de choses.
Nous avons beaucoup voyager, beaucoup travailler aussi, adopter un Jack Russell et depuis un an maintenant nous sommes les heureux parents d’un petit garçon de 21 mois.



Et cet envie d’enfant?


Il vient de mon côté. En fait, depuis que je suis gosse, je rêvais d’une vie avec des enfants et le prince charmant. Bon, pour ce dernier on repassera, je crois qu’on en a tous rêvé avant de tomber de nos arbres (lol). Finalement, j’ai modéré mes envies mais j’ai gardé le désir d’avoir un enfant. J’en ai longtemps discuté avec mon compagnon. Lui, il n’était pas prêt. Aujourd’hui, avec du recul, je pense qu’il ne savait pas comment si prendre tout simplement car il est un très bon parent.

L’aventure, je l’ai lancé tout seul. Ça peut être vu comme une forme d'égoïsme mais qu’importe. Je me suis mis à me renseigner sur les différentes démarches légales. J’ai très vite déchanté, j’ai aussi entendu souvent le même discours “vous savez en France c’est impossible… etc, etc.” Puis, j’ai finit par insister, j’ai monté mon dossier. Ça a pris du temps. J’ai obtenu mon agrément. Puis rebelote, ça a remit un long moment avant que de bonnes fées me convoquent. Puis très vite, en quelques semaines tout s’est accéléré, notre foyer s'est agrandit. Mon petit garçon nous a rejoint en janvier 2016 Je ne vous dis pas la joie. Je comptais les semaines puis les jours puis les heures avant son arrivée. Il pesait à peine 6 kg pour 9 mois. C’était une crevette toute fragile mais au fil des semaines il s'est très vite rétablit.

Mon compagnon était stressé, il sentait que 2016 allait être un sacré tournant pour lui, notre vie et notre futur. Et il n’aura pas fallu plus d’une journée pour qu’il se révèle être un parent passionné et attentionné.

On me pose régulièrement la question sur les réseaux sociaux. “Comment tu as fait?” “En solo, mais c’est impossible?” Je n’ai pas envie de déballer ma vie après tout est-ce qu’un couple hétéro le fait?
J’ai mon parcours, il a été douloureux, semé de doutes et de persévérance… Au même titre que toute famille plurielle (famille homoparentale, famille monoparentale, famille hétéro, famille recomposée). Nous sommes tous animés par le même désir. Et tous on traverse un parcours. De là à donner la recette magique, je ne pense pas qu'elle marche pour tout le monde malheureusement. Sur de nombreux points mon parcours est identique à celui des autres. Aujourd’hui je profite pleinement de chaque minute qui m’est offerte avec notre petit garçon.



Married or not married  ?


Cela n’a jamais été un projet. Mais finalement c’est en voie. Nous nous marions pour notre famille. Mon compagnon n’a qu’un statut de parent social. Nous nous sommes rapprochés de mon avocat pour faire évoluer ses droits.



A quoi ressembles un week-end dans votre famille?


Je crois que la routine est la même que chez vous, non?
Nous avons la chance de vivre dans le sud à Nice. De profiter d’un plein soleil quand il décide de pointer son nez. Et du coup, le week-end rime avec sorties au parc, balade au bord de mer et à la montagne.
L’hiver c’est plus cocooning avec des activités manuelles et rigolotes (pâte à sel, dessins, coller des gommettes, danser au rythme des comptines, faire des grimaces).

Pour avoir une idée de nos week-ends, tu peux consulter ma chaîne Youtube qui se nomme CoucouOhDaddy, j’y publie des vidéos de nos vacances et de certaines de nos journées. C’est un album souvenir ouvert au monde et aussi une chaîne d’espoir pour tous les personnes désireuses d’être un jour parent.


Des projets?


Cette année, nous allons voyager je pense. Enfin, nous avons plein d’idées (Scandinavie, Corse, Royaume-Uni, Italie du Sud), on verra bien de ce qu’on décide. Il faut aussi que je regarde les écoles maternelles pour inscrire le petit pour la rentrée prochaine. Sinon profiter pleinement de notre famille et nos proches. Vivre notre petite vie, c’est aussi bien, tu ne penses pas ?

mon instagram @coucouohdaddy






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mardi 17 janvier 2017

Portrait de familles [modernes]





Commençons par un sujet croustillant, quelle est l'histoire de votre couple?

Nous somme l'archétype du cliché... Maman A et moi nous sommes rencontrées au club photo du lycée (so Dawson). Et puis... rien! Maman A ne pouvait pas m'encadrer... pas de bol pour elle, nous nous sommes retrouvées à la fac, sans préméditation aucune! 1er flirt, mais rien de bien croustillant, Maman A n'était toujours pas décidée... et puis on a joué à je t'aime moi non plus, des histoires plus ou moins marquantes chacune de notre côté, pour finalement se décider il y a maintenant 11 ans. Nous nous sommes pacsees en 2007 et mariées en 2013... Bien sur, nos projets ont mûris avec nous, et notre envie d'enfant aussi. Juju a pointé le bout de son nez en 2012... et les triplées en 2015. On ne peut pas franchement dire que c'était une surprise (enfin si, pour les triplées, c'en était une énorme!) mais tout de même... il est clair que les enfants ont leur propre agenda et que c'est bien eux qui choisissent quand ils souhaitent se lover dans votre vie. 





Et donc, cette envie d'enfant? 

Pour ma part, elle est innée, depuis toute petite je suis fascinée par les bébés, je rêvais d'être enceinte et d'avoir des enfants. J'en voulais 20, puis 10, puis 3! 3 c'était bien! Je n'ai pas du etre tres claire avec dame nature! 😂 Ce qui était sur, c'est que je voulais etre Maman pour mes 30 ans. 
Pour Maman A, avoir des enfants était une évidence, mais elle ne s'était jamais vraiment posé la question de comment ils arriveraient: une cigogne, un chou, un ventre? Rien de bien précis. 
La trentaine approchant, nous en avons plus sérieusement discuté, nous avons surtout établi le comment et le qui allait porter ce premier bébé. Maman A a passé son tour, avec pour objectif bébé 2... ca m'allait très bien :)

C'est alors qu'arrive LA question que tout le monde se pose...: comment avez-vous fait? (Quoi? Personne ne vous l'a demandé?) 

Pour nous c'était une évidence, notre famille se composerait de nos enfants et nous. Pas de tierce personne dans nos rapports avec nos enfants. La situation est déjà pas simple, alors autant ne pas compliquer les choses (aucun jugement dans cette phrase). 
Donc en 2012 on se lance, on cherche, on fouille, on décortique des forums, on hésite, mais clairement, la seule possibilité pour nous est l'Insémination Artificielle avec Donneur (IAD). En 2011, on a l'impression de partir à l'aventure. Des légendes urbaines prétendent que dans des contrées lointaines, on pourrait accéder à ce droit suprême! Donc nous choisissons de partir... en Belgique! Tadam! 
Notre centre nous accueille sans différence, avec pour seul objectif de nous aider à devenir parent! Le rêve absolu, et qu'elle gentillesse. 2 rendez-vous avec le gyneco, 2 avec une psy pour valider notre "aptitude" non pas à élever un enfant mais à accepter un enfant provenant d'un donneur, (clairement aucun problème pour nous), quelques examens de contrôle, et nous voila à la 1ère IAD le 24 Novembre 2011, seulement 3 petits mois après notre 1er rendez-vous. Et chance absolue, Juliette s'est nichée au creux de mon ventre ce jour là. J'étais donc enceinte pour mes 30 ans, j'ai même eu les résultats de la prise de sang la veille de mes 30 ans. 
Pour les triplées, c'est une autre histoire, un peu la même, sauf que nous n'avons pas eu à refaire tous les examens et rendez-vous. Un simple coup de fil et hop, 1ère IAD prévue le mois suivant. Il en aura fallu 3, comme un fait exprès, pour qu'elles choisissent de faire de notre vie une aventure extraordinaire. Seul (petit) bémol, nous n'avons pas pu bénéficier du même donneur car le centre de pma avait changé de banque entre nos 4 enfants. 

Maried or not Maried ? 

Nous l'attendions ce mariage, surtout pour protéger Maman A et lui donner une réalité administrative. Car le mariage nous a ouvert les portes de l'adoption. Nous nous sommes mariées le 23 Août 2013, 3 mois après la promulgation de la loi, dans un flou artistique total, la mairie n'ayant pas vraiment anticipé cette nouvelle possibilité. Pour nous, le mariage nous confère une vrai légitimité en tant que famille et nous ramène à la "normalité". Nous avons enfin le droit d'avoir les mêmes droits que la majorité des gens. C'est une vraie chance. Mais nous respectons les avis contraires ou différent. 


Et cerise sur le gâteau : l'adoption (officielle ou officieuse) de vos enfants/ beaux-enfants ? 

Maman A est officiellement la 2eme Maman de Juliette depuis le 1er Avril 2014 après un parcours très flou lui aussi! Ni notre tribunal ni notre notaire ne savaient à quel type d'adoption nous avions droit. Les documents à fournir était aléatoires et la nécessité d'un avocat plus que recommandée, surtout parce que personne ne savait rien... 

Après consultation d'un avocat, qui lui même pataugeait, nous avons pris la décision de nous débrouiller par nous même... le dossier déposé, nous avons été convoqué pour une audience au tribunal le 12 juin 2014. Nous avons beaucoup angoissé de cette audience sans savoir qu'en réalité, il allait juste nous être notifié que l'adoption avait été accordée et serait rétroactive à date de dépôt du dossier, soit le 1er avril 2014. 


À quoi ressemble un week-end dans votre famille ? 

Chez nous, les week-end sont de vrais moments famille et cocooning, surtout tant que les enfants sont petites. Je travaille les samedis, donc nos week-end se résument au dimanche. 
Les filles se lèvent tôt. Apres un petit déjeuner durant lequel je leur prépare du pain perdu, nous les recouchons dans la matinée pour regarder un film (jamais en entier) et cuisiner. Le repas du dimanche midi en famille est un nouveau concept que nous apprécions tout particulièrement. Camille Apolline et Emma sont gourmandes et mangent les mêmes repas que nous depuis leur 10 mois. C'est un vrai plaisir de les voir se régaler avec mes petits plats. 

Ensuite, sieste obligatoire pour tout le monde, nous compris, et en fonction du temps, nous sortons au parc, ou nous restons jouer à la maison.  Depuis peu nous recommençons à aller chez nos amis ou famille, plutôt dans la famille, nous leur courrons moins apres... mais c'est tout de même Rock'n Roll. 

Le bain, le dîner et tout le rituel du soir, nous nous affalons sur le canapé pour grignoter en zappant... et hop au lit tôt pour bien démarrer la semaine. 




On veut tout savoir: des projets?

Côté bébé, nous sommes au complet. 

Nos projets se tournent plutôt autour des voyages, notamment en Scandinavie. Les filles ont toutes un donneur danois, il est important pour nous de leur faire découvrir leur 2ème culture, même si pour le moment elles n'ont pas notion de cela. Juliette ne nous a pas encore posé de question sur sa conception, sûrement parce qu'elle est trop jeune pour cela. Ça viendra et nous serons transparentes. Elles comprendront alors l'importance de ce pays dans lequel on les amènera régulièrement. 

Un premier voyage est prévu pour cet été pour les triplées, ce sera le 2ème pour Juliette. 



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jeudi 17 novembre 2016

Petite histoire de prématurité... s'il en est!





J'ai envie de dire que notre histoire n'est pas la bonne, pas une vraie histoire de prématurité... peut être parce qu'elle était prévue, attendue et préparée... et pourtant! 

Les chouquettes sont nées à 32 Sa... 32 Sa+ rien... à la fin des 6 mois, presque 7. A la fin de la grande prématurité, la toute fin! Les protocoles de suivi qui iront jusqu'à leur 6 ans nous le rappellent... c'est d'ailleurs bien la seule chose, car nous avons une chance folle (quand je te disais qu'on avait épuisé notre quota de chance pour les 10 générations à venir je ne mentais pas!) pour le moment, nos filles n'ont aucune séquelle! Oui, pour le moment... si les protocoles vont jusqu'a leurs 6 ans, ce n'est pas innocent! 


Tout notre ressenti de cette période est drivé, voir faussé par notre parcours... pour nous, 32 SA, c'était inespéré! J'ai une pathologie, confirmée lors de ma 2eme grossesse, car pas ou peu encadrée lors de la première, qui fait que mon col ne tient pas au poids et qu'il s'ouvre sans contraction... son P'tit nom est Béance du col. Clairement il doit y avoir plusieurs stade de béance car je n'ai pas perdu ma première, j'avais juste le col ouvert à... 5 mois! Par chance, il a tenu dilaté à 3 ou 4 pendant 3 mois de plus! Sauf qu'avec des triplés, l'histoire n'est pas la même, le poids se prends plus vite, et la, il n'a pas tenu! Du coup, sans crier gare, lors d'une visite de routine, rapprochée car Dieu (mon obstétricien, remember!) avait un doute... à 21 Sa, mon col a lâché et s'est très fortement raccourci! Du coup, premier passage par la case hospitalisation, pour la mise en place d'un protocole expérimental ou presque... Cerclage en urgence, et alitement stricte, on sert les fesses pour arriver à 25 SA, limite légale de prise en charge des bébés, s'ils venaient à naitre... 

32 SA! Meme en rêve, je ne l'aurais pas espéré! D'autant que le terme pour les triplés est a 34 SA. 

On a été hyper suivi des ce moment la. On avait des paliers à passer pour ne pas voir trop loin et garder espoir... D'abord 25 SA, 20% de chances de survie, 90% de risque de handicap... 28 SA ou le 1er kilo atteint, 80% de chance de survie, mais encore beaucoup trop de risque de handicap... 30 SA, puis 32 SA... A chaque stade, son niveau de développement des bébés, développement des poumons, apprentissage de la tétée, maturité digestive, maturité du cerveau... Mais a aucun moment on ne peut présager de l'état de santé des bébés à la naissance puis par la suite. 

A peine les chouquettes aperçues dans la salle de naissance (enfin Emma seulement, ils les ont vite emmené) elles ont été prises en charge en réa-néonat, juste à coté de la salle... Je réalise seulement maintenant, qu'il n'y avait qu'un pédiatre de garde (week-end de pentecôte oblige...) un deuxième qui a été appelé en urgence. Nous avons eu la chance d'avoir des enfants en pleine santé et une équipe médicale au top! Les filles ont respiré seules des la naissance, Apolline, 1,745 kg n'a pas eu besoin d'aide du tout, ses soeurs, Emma, 1,745kg et Camille, 1,875kg ont fait une maladie des membranes hyalines, un mot bien impressionnant pour dire qu'il a fallu les aider à respirer en leur injectant un produit leur permettant de décoller leurs poumons... Nous étions tellement soulagées de les savoir vivantes, que nous n'avons pas prête attention aux 5h qui nous ont séparé de leur rencontre. 



Nous avons pu faire un peau à peau des minuit, avec Apolline, et quelques fils. Notre première rencontre a été impressionnante, meme si nous SAVIONS et c'est bien la la grande différence qui nous sépare d'une famille ayant vécu une naissance prématurée impromptue.... Impressionnant de ne pas découvrir le visage de mes filles car recouvertes de tuyaux, impressionnant parce que l'équipe avait passé ces 5h à nous rassurer en nous disant qu'elles allaient très bien, mais que ça prenait du temps de tout stabiliser... 5h pendant lesquelles elles m'ont été enlevées... Mais je n'aurais rien pu faire de mieux hein? Je m'étais bien imaginé des tuyaux, mais pas la taille, ni tout cet attirail de machine qui les aidait. Parce que oui, dans notre cas, les machines les aidaient, elles ne les maintenaient pas en vie. Nos 3 minis bébés nous donnaient une belle leçon de courage et de persévérance, elles se débrouillaient toutes seules comme des grandes! Paradoxalement, j'étais super étonnée qu'elles soient "finies", des bébés en miniature... Je me souviens avoir regardé leurs doigts et leurs ongles... Tout y était! Je m'étais préparée à ce qu'elles ne soit pas finies, mais pas à ce qu'elles soient si petites... (40 cm, 42 cm et 45 cm), et pas à ce qu'elles soient piquées de partout... mon coeur de maman s'est fendu!

Apolline a très vite été transférée en neonat, elle allait bien ma toute petite, juste une énorme couveuse pour le transfert, et hop sur une table chauffante. Camille et Emma sont restées en soins intensifs toute la nuit, pour rejoindre leur soeurs au petit matin. Tout pareil, juste une énorme couveuse pour le transfert, et hop la table chauffante. Elles en prenaient de la place, mes minis bébés, une chambre presque pour elles toutes seules et toutes leurs machines. 



Et la, on ne rigole plus, j'ai pu les voir le lendemain, j'étais dans mon lit donc j'ai eu un jocker concernant le protocole, mais seulement maman A et moi pouvions les toucher, nos familles pouvaient les apercevoir derrière des vitres... en visite, nous devions nous laver les mains, mettre une blouse, se désinfecter les mains des qu'on les touchait et qu'on passait d'un bébé à l'autre... J'ai eu beaucoup de mal a les manipuler pour les changer... malgré mon expérience de maman... J'avais tellement peur de les casser mes minis bébés, tellement peur de leur faire mal! 







Le moment le plus difficile à été celui du retour à la maison... sans mes bébés... Tiraillée entre la joie de retrouver ma grande que j'avais très peu vu pendant les 2 mois d'hospitalisation et le désespoir (oui oui, sous le coup du babyblues j'étais vraiment en plein désespoir) de ne pas rentrer avec mes minis bébés à la maison! et pourtant JE SAVAIS! 



Nous avons alors pris notre petit rythme, visite le matin et le soir pour les soins, l'une après l'autre, peau à peau... Chaque visite est une fete, meme si notre coeur palpitait à chaque fois que notre smartphone affichait l'indicatif neonat... Le numéro faisait encore parti de mes favoris jusqu'au mois dernier... elles ont 17 mois! Nous y allions le coeur léger, loin de penser aux risques qu'elles couraient chaque jour...



Il aura fallu ce papa, il est gravé dans ma mémoire, ce papa que j'ai vu accompagner son  mini bébé dans la chambre d'à coté. Mais qu'il était triste et perdu ce papa, loin de la joie d'une naissance. Il aura fallu ce papa pour que je réalise, que non, ce n'était pas une fete... que nous avions une chance énorme que nos enfants aillent bien et d'avoir été préparées à la prématurité... Il aura fallu ce papa pour me rappeler que la vie de ces enfants ne tient parfois qu'a un fil... Il aura fallu ce papa... pour me ramener à la réalité de la prématurité...

Je me souviens des mots de leur pédiatre : "elles ne nous embêtent pas, on ne le embête pas"! Elles ont grandi tranquillement, tout a été fluide, malgré les machines, les bips, les protocoles.

Nos minis bébés ont fait 3 semaines de néonat, ont atteint les 2 KG et sont sorties, à 35SA, un exploit! Mais qu'est-ce que nous n'étions pas rassurées de les avoir à la maison! Finalement, ces machines qui bippent, qui sonnent, qui hurlent parfois, elles avaient quelque chose de rassurant. Nous sommes sorties au bout de 3 semaines, la ou certains minis bébés restent 4 mois!

A 6 mois, nous avons fait le 2eme contrôle avec l'équipe de psychométriciens, nos minis bébés avaient récupéré les capacités d'un bébé de leur âge, nos minis bébés étaient sortis de cet état de prématurité qui a caractérisé leur naissance. Nous poursuivons le suivi, mais plus rien ne peut nous rappeler qu'elles étaient grandes prématurées.

Nous mesurons chaque jour notre chance et la savourons... Pour beaucoup la prématurité est une épreuve bien plus difficile, car inattendue et cette incertitude de chaque jour transforme les parents de minis bébés en super-parents que j'admire. Car oui, nous ne pouvons pas vraiment dire que nous avons vécu la prématurité..


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mardi 27 septembre 2016

Délivrance! Un accouchement sous haute surveillance.





Si l'on n'a pas joué à l'euromillion le jour de l'annonce de cette grossesse triple, m'est-avis que nous avons épuisé notre quota de chance pour les siècles à venir, sur 10 générations lors de leur naissance!

Je ne t'ai toujours pas raconté la fin de ma grossesse, difficile et incertaine, mais j'ai le besoin ces temps-ci d'évacuer toutes les émotions par lesquelles je suis passée depuis 18 mois. 

Pourquoi aujourd'hui j'ai besoin de te parler de cet état qui a caractérisé la naissance de mes chouquettes... Surement parce que nous pouvons maintenant dire que nous avons passé le plus dur! Surement parce que je vois passer beaucoup de témoignages de mamans de multiples dont les grossesses ne finissent pas comme elles ont commencé... Surement parce que je mesure tout les jours la chance que nous avons d'avoir des enfants, les 4, en bonne santé et très vives. 

Je vais commencer par le commencement... Enfin, meme si je kiffe te faire découvrir mon histoire dans un ordre dont la chronologie est toute relative, tu commences à me connaitre... 

Le commencement: l'accouchement quoi!

On ne peut pas dire que l'on n'avait pas été prévenu, et que leur naissance à 32 SA était un exploit. Je pense même qu'ici on peut parler de miracle, vu que j'ai été cerclée à 21SA sur la table d'accouchement. Oui oui tu as bien lu, 21SA, les bébés ne sont pas considérés comme viables (d'ou les émotions fortes depuis 18 mois). Alors autant te dire que le jour de leur naissance, même si je me suis encore dit que c'était trop tôt, j'étais plutôt fière de mon combat, de notre combat.

La veille de l'accouchement, je me présente aux urgences avec ces contractions régulières qui ont rythmé ma grossesse, mais, nouvelle done, elles font super mal les charognes! J'ai fait une écho le matin meme, je sais que les filles pèsent 1,8kg et qu'elles vont bien, que leur pronostique vital n'est plus engagé. Comment te dire que maintenant je crois Dieu (mon obstétricien remember!) quand il me dit que les issues des grossesses hyper-multiples se jouent au mental! Et ben moi, je te dis que si j'avais un doute j'en ai plus: la  j'ai un mental de Winner! Bref, le vendredi, je me présente aux urgences obstétrique en leur annonçant fièrement que j'ai des contractions douloureuses et régulières! Oui oui fièrement parce que lors de la naissance de Juliette, alors que j'étais dilatée à 5, il parait que comme je n'avais pas mal, je n'étais pas en train d'accoucher!! (retour à la case maison, sans passer par la salle de travail) Non mais blague à part, nous avons eu de la chance que Juju supporte bien les contractions, parce que tout s'est fait à la maison ou presque! 

Donc, fière d'être sure que ce ne soit pas un faux travail et, rembarrée par la sage-femme des urgences:

Moi: "je viens parce que j'ai des contractions régulières ET DOULOUREUSES"
Elle: "Vous êtes à quel terme?" 
Moi: "32SA"
Elle, affolée: "Ouhlala mais c'est beaucoup trop tôt!"
Moi perplexe, genre elle a un scanner à la place des yeux et voit forcément mes bébés dans mon ventre: "mais... j'attends des triplés..." quelle évidence!
Elle: "Ah oui alors je vais vous installer mais avant attendez dans la salle d'attente"

Arf, 1/2 sésame seulement... Tu as déjà attendu sur une chaise en plastique pendant ce qui m'a semblé être une éternité, alors que tu n'as pas eu le droit de t'assoir depuis 2 mois, donc que tu as perdu tout le rembourrage de ton cher fessier et qu'en plus de ça, tu as des contractions DOULOUREUSES je te dis?

Bref, test pipi classique, et attente en salle d'examen. Le col n'a pas bougé, ouf, en même temps, c'est le cerclage qui le tient! Ouf parce que lorsque l'on te cercle, il faut impérativement couper le cerclage avant l'accouchement , sinon, en gros, les bébés passent quand meme et RIP ton col de l'utérus! Déjà que le mien est bien mal en point, alors bon!

Finalement, on m'installe vite et je suis examinée. Ah oui effectivement, les bébés appuient sur le col... Bon on va faire une écho, et pose de monitoring. Classique quoi! Sauf que moi, la petite phrase de Dieu la dernière fois que l'on s'est vu, n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde, voir, j'avais gagné en qualité auditive ce jour là: 
"La prochaine fois sera la bonne, on n'essayera plus d'arrêter l'accouchement, vous avez assez souffert" 
Ahhhhh merci pour la compréhension. 

Donc je sais, je sens que c'est pour ce soir! L'obstétricien de garde passe la tete dans la salle, me dit ce que je sais déjà, que je suis en travail, mais qu'ils vont tenter le tout pour le tout, et me descendre une fois de plus en salle de naissance pour tenter de stopper l'accouchement, avec l'accord de Dieu! Patatra! Encore une perf, et mes veines qui petent à force d'avoir été piquées et d'avoir subit des traitements agressifs pour endiguer la propagation de bactéries vicieuses qui avaient cru qu'elles pourraient entamer mon moral d'acier. 3, que dis-je, 4 tentatives plus tard, on me pique sur la main arghhh! Je te rappelle ou non ma phobie des aiguilles? 



Bon, je relativise, je me dis que c'est vraiment mieux pour les bébés, et je suis si fière d'être arrivée à 31+6 (ben oui la veille on est a 31+6) mais le deal avec Dieu c'était 32. Un deal est un deal, je tiens le coup. En fait je tiens surtout le coup parce que, hormones de grossesses obligent, je crois encore naïvement que je vais pouvoir accoucher par voie basse (la dingue quoi!)




Salle de naissance, Tractocile et autres batteries de médicaments administrés en seringues automatiques, celles la meme que tu ne peux pas mouiller mais que tu dois te trimbaler partout, douche et WC compris... Celles la meme qui t'obligent à dormir le bras tendu et qui sonnent toutes les 3 heures (jour ET NUIT) pour être rechargées... Bref, contre toute attente, les contractions se calment, je n'en reviens pas moi meme... On peut dire que je les aurais mérité ces bébés!

On me monte en chambre, il doit être 3 ou 4h du mat, au 2eme, encore, en grossesse patho, alors que je reve du 4eme, les chambres avec bébés (non mais en plus je reve vraiment parce que je sais que je n'aurais pas mes bébés avec moi une fois l'accouchement passé). Nous dormons 3h avant que le petit dej ne frappe à la porte, puis le balai de monitoring, prise de tension, ménage et autres entrées dans la chambre (meme le réparateur de la ligne de téléphone s'y est mis!).

12h, on me sert mon plateau repas (du poulet, oui oui parce qu'à Pellegrin, ils ont un élevage de poulet en batterie, et comme cette année est une bonne année à Poulet, ils en servent à tous le repas!), je dis a Maman A que tout est calme, les bébés ont joué à cache-cache avec les capteurs du monito, je l'ai encore sur le ventre... (On m'en a tellement fait, que le gel qu'ils utilisent irritent ma nouvelle carapace zébrée qui me sert de ventre), elle peut aller récupérer Juliette chez Tata Lulu et l'amener dans un parc de jeux pour profiter d'elle un petit peu, ce qu'elle fait. 



14h, les contractions reprennent, de plus belle. Shit, Maman A vient de partir...et d'arriver au parc de jeux. Je la préviens, mais n'ai plus aucun espoir d'accoucher un jour, et pense jouer mon rôle de couveuse jusqu'a la fin des temps. Enfin... elle a le temps hein, le temps qu'ils me redescendent en salle de naissance pour me passer du tractomachin et la cure de celestruc, afin d'arrêter une fois de plus le travail. Oui, sauf que le 3eme Jumeaux (terme d'echographe) nous fait des blagues et ne supporte plus les contractions. En meme temps, la pauvre, il faut la comprendre, elle est dans mes cotes, et les contractions la plie en 2 mais dans le mauvais sens! 

Direction la salle de naissance pour en savoir plus... Maman A arrive, je ne veux pas savoir comment elle a roulé et dans quel état elle a re-deposé Juliette chez Tata Lulu... Toujours est-il qu'elle est la à 16h. Re Monito en bas, des fois que depuis le matin il ait changé. Bah oui, si tu calcules bien, je le porte depuis le matin 9h... Le meme apôtre de Dieu que la veille passe la tete dans la salle, avec le pédiatre. A ce moment la, quand le pédiatre commence à m'expliquer ce qu'il va se passer pour mes bébés, les stades de prématurité toussa toussa, un doute me chatouille l'esprit... Vais-je accoucher? IMPOSSIBLE, ok on est a 32 SA  mais ils ne VEULENT pas que j'accouche. 

Et la, contre toute attente, après confirmation de la parole de Dieu, l'apôtre m'annonce que je vais passer au bloc et qu'ils ne vont pas tenter la voie basse. WHAT? Je vais accoucher? Mais non je ne peux pas, c'est beaucoup trop tôt, je ne VEUX PLUS!!! Elles vont être trop petites, et si si, je les supporte très bien ces contractions, je ne suis pliés en 2 que toutes les 3 minutes, mais le reste du temps je gère comme une chef! Je peux encore tenir au moins 2 semaines et je suis laaaaaargeeeee!

Direction le bloc, on ne m'écoute pas et on file, un créneau s'est libéré. Il est 19h. Pause de la Rachi-anesthésie, une vieille copine maintenant, on s'est rencontré lors du cerclage. Sauf que lors du cerclage je ne l'ai pas du tout supporté, et la, il est hors de question que je rate la naissance de mes filles! Nan mais! 
Vite vite il faut s'allonger, parce qu'elle prend très vite et que je ne sens déjà plus mes jambes, sauf que tu as déjà essayé de te mouvoir avec un bide digne de gargantua sur une table qui ressemble à un poutre de 10cm avec les jambes engourdies? La bonne blague... Mais je les comprends, me soulever avec mes 3 bébés dans le ventre pour m'allonger, chaud chaud! Le champ sous le nez, je négocie pour qu'il soit reculé sous le menton, sous peine de crise d'angoisse. L'anesthésiste me raconte sa vie pour me garder éveillée, j'entends au loin l'obstétricien pester parce qu'une poche a rompu et vue le splotch que j'ai entendu, elle était bien garnie, et l'anesthésiste me dire: le premier bébé est la, regardez, il passe, oui mais ou?, le temps de regarder au bon endroit, je ne vois que le 3eme bebe passer, Emma et ses billes noires ouvertes sur le monde. J'ai entendu mes bébés crier et il parait que tout ce petit monde va bien... 



19h12: Apolline, 1,745KG est née
19h13: Camille , 1,875 Kg est née
19h14: Emma, 1,745Kg est née

Je dis à Maman A et au Doc dans un souffle de soulagement: "je passe le relais, j'ai fais mon job, je ne suis plus responsable!" 






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